ANTONIO ROSETTI
June 2006, "Diapason" magazine, France
V V V V V Concertos pour violon en re majeur (Murray C6) et en re mineur (Murray C9). Symphonies en sol majeur (Murray A39) et en si bemol majeur (Murray A45). Anton Steck (violon), Kupfalzische Kammerorchester, Joannes Moesus. CPO
V V V V Concerto pour cor en re mineur (Murray C38) et pour violon en re mineur (Murray C9). Symphonies en re majeur (Murray A21 ) et en sol mineur (Murray A42). Dmitry Sinkovsky (violon), Helen Mc Dougall (cor), Pratum Integrum Orchestra. Caro Mitis
De remarquables disques du Concerto Koeln ainsi que d'autres realises deja par Joannes Moesus chez MDG (mais avec le Symphonique de Hambourg) nous ont appris que Franz Anton Rosier, plus connu sous le nom d'Antonio Rosetti, etait un compositeur au talent eminent, mer
veilleux orchestrateur et fleuron de la musique viennoise classique. Voici encore un bouquet d'?uvres du plus grand interet, plaisantes et originales.
L'editeur Caro Mitis exagere quand il affirme que les trois premieres partitions de son anthologie sont des premieres mondiales puisque le Concerto pour violon en re mineur figure sur l'album CPO, enregistre deux ans plus tot, et que la Symphonie A21 a ete gravee deja par Moesus (MDG 32010362). En revanche, le concerto pour cor est une nouveaute absolue, une page d'une qualite expressive peu commune, somptueusement orchestree et joue avec un brio etincelant par Helen Mc Dougall, que l'on a deja appreciee chez nous, notamment avec les Arts Florissants. L'orchestre petersbourgeois temoigne de ses progres constants et sonne dans les symphonies avec une verdeur et une palette de couleurs superieures au Symphonique de Hambourg de Moesus dans la Re majeur - sans egaler ni la verve rythmique ni la richesse expressive du Concerto Koeln (dans des ?uvres differentes).
Le Concerto pour violon en re mineur etant commun aux deux programmes, il faut reconnaitre que le soliste Anton Steck (ancien de Musica Antiqua Koeln et fidele des Musiciens du Louvre) domine son rival russe : jeu plus accrocheur, plus fluide, plus efficace. Steck interprete avec le meme sens de la variete rythmique et une assurance d'archet peu commune un autre concerto de Rosetti, tout aussi seduisant avec ses grandes cellules thematiques et ses developpements lyriques. Les accompagnent deux autres symphonies, inedites sauf erreur, qui naviguent entre le jeune Mozart et le Haydn du Sturm und Drang. Il ne faut pas y chercher une profondeur qui n'y est pas mais apprecier les equilibres entre les pupitres, la saveur des melodies, les nervures rythmiques.
Deux magnifiques CD, auxquels on preferera malgre tout les anthologies du Concert Koeln, helas indisponibles.
Jean-Luc Macia
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