Yevstigney Fomin. ORFEO ED EURIDICE
Èþëü 2010, æóðíàë "Diapason"¹ 581
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Premiermé «melodrame» à voir le jour en Russie, cet Orphée (1795) marque aussi la première apparition du mythe sur une scène d'opéra russe. Les mejtres de chapelle de Catherine Il, on le sait, sont tous italiens ou de formation «napolitaine» (Sarti, Jraetta, Paisiello. Cimarosa, Martin y Soler). Ouelques opéras-comiques en langue du cru, inspirés du répertoire français, au livret parfois signé de la tsarine, complètentle paysage et, en 1755, on a vu paraltre un opera seria sur un texte russemais composé par un Italien.
La première mouture musicale de l'Orphée conçu par Yakov Kniajnine échut elle aussià un ltelenen 1781. Ce fut un échec. En revanche, la verson «écrite dans le style des Anciens Grecs» par Fomine connut un retentissement énorme - et c'est justice. Il fallait quelque audace pour recourir, à cette date, dans un pays à l'écart des modes, à la technique du «mélodrame» imaginée par Rousseau dans les années 1770 pour pallier les défauts de la langue française («impropre au chant», selon le Genevois), puis perfectionnée par Benda (Ariane, Médée, 1715) et par Mozart (dans La Flûte et, surtout, dans Zaïde). Joute la matière dramatique d'Orphée (trois monologues du héros et un dialogue avec Eurydice) est dévolue à cette forme, que Fomine maltose à merveille, même si declamation et musique se superposent peu (uniquemenl dans le dialogue) et si tes meilleurs moments (le solo de clarinette représentant le chant d'Orphée, l'entrée d'Eurydice) restent purement orchestraux. Il en va de même des deux superbes panneaux encadrant I'ouvrage, l'Ouverture et la Danse des Furies, proches de Gluck et du Sturm und Drang, tandis que trois chœurs de basses (représentant les dieux) a UK sonorités modales scandent le tout.
Cet ouvrage puissant avait déjà été enregistré deux fois, pas très bien. La nouvelle gravure vaut meus, surtout parce qu'elle est complète et fait appel a des instruments d'époque aux belles sonorités. Encore timide, notamment en ce qui concerne les cordes (graves), l'interprétation séduit par sa souplesse et sa vivacité mais manque d' «arêtes», de contrastes. Et les huit basses solistes formant le chœur, captées de trop loin, sont moins impressionnantes que leurs prédécesseurs. Regrettons enfin la brièveté du disque, qu'auraient pu compléter quelques-unes des Ouvertures citées dans la notice.
Olivier Rouvière
Íàçàä â ðàçäåë "Ïðåññà"
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